On dit souvent qu’il faut se méfier des gens trop gentils. Le « sauveur« , à priori, est gentil. Il est serviable.
Il est toujours à l’écoute, empathique et prêt à aider. Mais il y a une différence entre « aider » et « sauver ».
Le sauveur est différent de l’altruiste. L’altruiste cherche à aider les autres sans en tirer un quelconque intérêt. Le sauveur, lui, est intéressé. Il a un besoin viscéral de reconnaissance. Il comble ce besoin insatiable en apportant une aide excessive aux autres. On dit alors qu’il a le syndrome du sauveur. Tout de suite, je pose un Disclaimer : « Ceci n’est pas une consultation. En cas de nécessité, consultez un professionnel (psychologue ou thérapeute) ».
Qu’est-ce que le syndrome du sauveur ?
Le syndrome du sauveur se traduit par une empathie excessive à l’égard des autres et une envie de les aider dans toutes les situations. Mais, il faut bien distinguer l’altruisme, cette dévotion que l’on porte pour ses proches du syndrome du sauveur qui se caractérise par un besoin maladif d’aider les autres, afin d’obtenir leur reconnaissance et leur amour. L’altruisme est une qualité humaine essentielle pour des relations amicales, familiales et amoureuses saines.
La frontière paraît mince entre l’altruisme et le besoin maladif d’aider à l’excès un proche, afin d’obtenir sa reconnaissance et son amour (c’est-à-dire le syndrome du sauveur). Le syndrome du sauveur est un trouble psychologique qui peut avoir d’énormes conséquences sur le sauveur. Il concerne aussi bien les hommes que les femmes et peut s’exprimer dans le domaine amical, familial, amoureux et professionnel.
Quelles sont les causes du syndrome du sauveur ?
Pour certaines personnes, le syndrome du sauveur trouve son origine dans l’enfance. Le sauveur a peut-être eu un passé d’abandon, de perte, de traumatisme ou d’amour sans retour.
Pour d’autres, ce syndrome survient plus tard à l’âge adulte dans le cadre du travail (le sauveur a peut-être été rabaissé par un patron) ou dans la vie de couple (le sauveur a peut-être été rabaissé par un conjoint), etc.
Le syndrome du sauveur peut aussi trouver sa source dans un manque d’estime de soi, de reconnaissance ou de confiance en soi.
C’est donc une blessure narcissique profondément ancrée que le sauveur comble grâce à l’aide qu’il apporte aux autres. L’aide apportée le valorise et le fait exister.
Quelles sont les manifestations et les conséquences du syndrome du sauveur ?
Le syndrome du sauveur se caractérise essentiellement par une empathie excessive à l’égard des autres, comme nous l’avons vu. Le sauveur a besoin d’une gratitude permanente pour exister. C’est ce qui conditionne d’ailleurs sa relation aux autres. Le sauveur ne se sent aimé qu’en prenant soin des autres dans toutes les situations (famille, travail, amis, couple). Il croit être meilleur, plus aimable que les autres par cet acte. C’est un besoin narcissique.
Son attirance est portée en priorité vers les personnes fragiles, vulnérables, en souffrance (personnes angoissées, dépressives, stressées, isolées).
Le sauveur a tendance à mettre les besoins des autres avant les siens. Lorsque le sauveur n’a personne à « sauver », il perd toute estime de lui-même, toute confiance en lui et peut tomber ainsi en dépression.
Certains « sauveurs » plongent souvent, en effet, dans la dépression, le burn out (épuisement) et la frustration parce qu’ils ne réussissent plus à exprimer leurs propres besoins, ni à s’occuper d’eux-mêmes. Ils peuvent même ressentir un fort sentiment d’inutilité s’ils ne trouvent pas la reconnaissance autour d’eux pour pouvoir exister (à leurs propres yeux). Il arrive aussi que le sauveur, sans le vouloir, entre en permanence en conflit avec son entourage qui n’est en demande d’aucune aide et qui voit son autonomie mise à mal.
Le sauveur cache en réalité son mal être, sa propre souffrance en se mettant dans une totale dépendance aux autres.
Dans le cadre d’un couple, la relation entre les conjoints peut vite devenir déséquilibrée du fait de la dépendance affective, voire toxique.
Quelles sont les solutions à envisager pour faire face au syndrome du sauveur ?
Voyons à présent quelques pistes à explorer pour s’en sortir :
- Le sauveur doit prendre conscience de son trouble et de son origine, ce qui passe par une introspection sur soi-même. C’est le mode de fonctionnement du sauveur qui est ici en cause.
- Il doit comprendre que l’aide qu’il apporte aux autres n’est pas liée à une empathie ou à une générosité quelconque. Il faut qu’il arrive à se détacher de l’image de « sauveur ».
- Il doit également identifier ses propres besoins, se valoriser, travailler sur sa confiance en lui-même et se libérer de sa dépendance aux autres.
- Le sauveur doit traiter les émotions dégagées par ce syndrome avec sa famille, ses amis ou ses collègues de travail.
- Il doit fixer des limites quant à l’aide qu’il apporte aux autres en cherchant l’équilibre. Il peut « aider » mais pas « sauver » les gens. Il n’est pas responsable des autres.
- Le bénévolat peut permettre également au sauveur de lâcher prise, de retrouver du calme, de la stabilité et donner un sens à sa vie.
- Pour résoudre son problème d’estime de soi, le sauveur peut trouver une activité (travail, loisir) qui a du sens pour lui, qui le valorise. Il peut réaliser quelque chose qui lui fera du bien comme pratiquer une activité physique, manuelle ou artistique.
- Le manque de confiance se traduit généralement par de l’anxiété sociale. Dans ce cas, le professionnel (thérapeute ou psychologue) pourra prescrire des anxiolytiques ou des antidépresseurs, éventuellement.
- Un accompagnement thérapeutique avec un professionnel est nécessaire si le moral du sauveur est particulièrement atteint.
L’idée n’est pas d’arrêter d’aider les autres. Il s’agit de le faire dans de meilleures conditions, en accord avec soi et les autres, sans pression, de manière altruiste et vraiment désintéressée.
Le sauveur doit réussir à transformer ce syndrome de dépendance en altruisme : donner sans rien attendre en retour.
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Lien vidéo Youtube associée à cet article : Le Syndrome du Sauveur
(Voulez-vous savoir comment changer d’habitude ? Lisez l’article La Théorie des 21 jours : Mythe ?)
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